La phrase du moment

Article 26.2 de la Déclaration universelle des droits de l'homme :

L'éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et au renforcement du respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Elle doit favoriser la compréhension, la tolérance et l'amitié entre toutes les nations et tous les groupes raciaux ou religieux, ainsi que le développement des activités des Nations Unies pour le maintien de la paix.

L'éducation est un droit fondamental ; Préservons le!

Parents, n'hésitez pas à nous contacter par courriel : FCPE.LeroyCassagne@gmail.com
Nous représentons l'ensemble des parents d'élèves au conseil d'école, vos remarques et suggestions sont précieuses.

mercredi 30 novembre 2011

DÉFENDONS NOTRE ÉCOLE !! RASSEMBLEMENT À MELUN

Le SNUipp77 s'adresse aux enseignants des circonscriptions de Dammarie,
Le Mée, Melun Nord-et-Est, Melun-Sud :

Rassemblons-nous Mardi 6 décembre à Melun , devant l'Inspection de
Melun Nord-et-Est,
école Jules Ferry, Rue Gabriel Houdard !

A la rentrée prochaine, le gouvernement veut supprimer 5700 postes
dans les écoles maternelles et élémentaires.
Auxquels s'ajouteraient 100 postes surnuméraires en Seine et Marne que
Madame l'Inspectrice d'Académie a décidé de récupérer.

Refusons ces choix et exigeons d'autres moyens pour l'éducation !

Nous vous invitons à venir nombreux le mardi 6 décembre à partir de
17 heures 30 à Melun,
école Jules Ferry, devant les locaux de l'inspection de l'éducation
nationale de Melun Nord-et-Est.

Nous ne pouvons pas laisser la situation de l'École en Seine-et-Marne
continuer de se dégrader sans réagir !

Parents d'élèves, enseignants, élus, acteurs de l'éducation, de
Seine et Marne et des circonscriptions de
Dammarie-lès-Lys, Le Mée-sur-Seine, Melun Nord-et-Est, Melun Sud,
nous exigeons pour nos écoles :

* L'ouverture de classes supplémentaires pour alléger les effectifs
* La création de postes RASED supplémentaires pour aider les élèves
en difficulté.
* La création d'un poste d'auxiliaire de vie scolaire pour chaque
enfant handicapé scolarisé.
* La création de postes de remplaçants.

Pour le SNUipp77 des circonscriptions du Mée, de Dammarie-lès-Lys,de
Melun Nord-et-Est et Melun Sud,

Monique Ancelin, Catherine Babin,
Patricia Plard,Vincent Xhéneumont

vendredi 11 novembre 2011

CINE-DEBAT



CINE-DEBAT
Le 20 novembre 2011 à 16h

Salle Irène Lézine, allée I. Lézine à Vert saint Denis


Autour du film de Jean-Pierre Pozzi et Pierre Barougier

La philosophie est plus que le bachotage des lycéens des filières générales. Michel Onfray affirme qu’elle est en nous, « Les enfants sont tous philosophes, seuls certains le demeurent ».

Une enseignante de l’école maternelle Jacques-Prévert du Mée-sur-Seine a voulu développer la réflexion de ses élèves. Venez voir et en discuter !

Buffet salé - sucré Entrée libre

mardi 18 octobre 2011

Ecoles : une enquête pointe de fortes inégalités de ressources

L'écart entre écoles primaires pour les moyens de fonctionnement peut varier de 1 à 10 selon une étude du SNUipp-FSU avec l'Andev et l'AMRF.

Après les inégalités en termes de réussite scolaire, une enquête qui vient d'être publiée montre une forte disparité des moyens mis à disposition des écoles primaires selon les communes. Réalisée par le SNUipp-FSU, principal syndicat du premier degré, en partenariat avec l'Association nationale des directeurs de l'éducation des villes (Andev) et l'Association des maires ruraux de France (AMRF), à partir de près de 1.500 réponses dans 95 départements, pour 791 communes, avec des types d'écoles représentatives de la réalité nationale, cette enquête pointe, en matière de crédits de fonctionnement, des écarts pouvant varier de 1 à 10 entre établissements. Quand 17 % des écoles déclarent des crédits par élève compris entre 15 et 30 euros, 8 % s'établissent entre 60 et 75 euros et 6 % au-delà de 75 euros.

(lire la suite sur le site des Echos)

http://www.lesechos.fr/journal20111017/lec1_collectivites_locales/0201690104537-ecoles-une-enquete-pointe-de-fortes-inegalites-de-ressources-234330.php

samedi 15 octobre 2011

Les résultats des élections des parents d'élèves (octobre 2011)

1/ Maternelle :

413 inscrits, 143 votants, 14 nuls
FCPE 96 voix, 74.48% suffrages exprimés, 6 sièges, 2 suppléants
PEEP 33 voix, 25.58% suffrages exprimés, 2 sièges, 1 suppléant


2/ Elémentaire :

472 inscrits, 210 votants, 26 nuls
FCPE 117 voix, 63.59% suffrages exprimés, 8 sièges, 1 suppléant
PEEP 67 voix, 36.41% suffrages exprimés, 4 sièges, 0 suppléant

Merci à tous les parents d'élèves qui nous ont soutenus dans notre action !!

vendredi 7 octobre 2011

L'école est au centre des nouvelles luttes des classes

Christian Laval : L’école est au centre des nouvelles luttes des classes
Co-auteur de la Nou­velle École ca­pi­ta­liste (La Dé­cou­verte, 2011), ce so­cio­logue, membre de l’Institut de re­cherches de la FSU, dé­crypte les consé­quences de la lo­gique d’entreprise ap­pli­quée, chaque année un peu plus, à l’éducation.

Laurent Mou­loud – Vous ex­pli­quez dans votre der­nier ou­vrage La nou­velle école ca­pi­ta­liste que notre sys­tème sco­laire est aujourd’hui à un « tour­nant his­to­rique ». Lequel ?

Chris­tian Laval. Au-delà des ré­formes connues du gou­ver­ne­ment Sar­kozy, comme la des­truc­tion des postes ou la sup­pres­sion de la for­ma­tion des en­sei­gnants, l’école et l’université sont l’objet de­puis une ving­taine d’années d’un chan­ge­ment plus pro­fond. Au gré d’une suc­ces­sion de me­sures, par­fois peu per­cep­tibles, se construit, brique après brique, un autre mo­dèle édu­catif que nous ap­pe­lons la nou­velle école ca­pi­ta­liste. Ce mo­dèle n’est, certes, pas en­core en­tiè­re­ment réa­lisé, on peut en­core le contenir et le com­battre, mais c’est une ten­dance bien réelle.

Qu’est-ce qui la caractérise ?

Chris­tian Laval. Selon ce mo­dèle, l’école a dé­sor­mais une fonc­tion qui se vou­drait es­sen­tiel­le­ment, voire ex­clu­si­ve­ment, éco­no­mique. La connais­sance, qu’elle soit éla­borée par la re­cherche ou dif­fusée dans l’école, est en­vi­sagée comme une va­leur éco­no­mique et in­tègre la lo­gique do­mi­nante de l’accumulation du capital.

Comme cela se concrétise-t-il ?

Chris­tiant Laval. L’aspect le plus vi­sible est lorsque l’enseignement de­vient une af­faire d’achat et de vente. On le voit, par exemple, avec la montée de l’industrie du sou­tien sco­laire ou le dé­ve­lop­pe­ment ac­tuel de dif­fé­rentes formes de coa­ching payant. On le voit éga­le­ment avec l’accroissement de la part du privé dans le fi­nan­ce­ment de l’école et l’université. Tout cela re­lève d’un phé­no­mène de mar­chan­di­sa­tion. Mais il ne faut pas s’arrêter-là. Moins vi­sible mais plus fon­da­mental, on s’aperçoit que la norme so­ciale du ca­pi­ta­lisme tend à de­venir la règle de fonc­tion­ne­ment des sys­tèmes d’enseignement qui sont ré­gulés de plus en plus par la concur­rence. De fait, les po­li­tiques néo­li­bé­rales im­portent dans le champ édu­catif et au sein même du ser­vice pu­blic les lo­giques propres au marché. Plus qu’à une mar­chan­di­sa­tion, on as­siste donc à une « mise en marché » des ser­vices pu­blics d’enseignement, avec des écoles et des uni­ver­sités qui, même si elles res­tent pu­bliques, tendent à fonc­tionner comme des en­tre­prises. L’exemple le plus concret est la loi LRU qui ins­taure de ma­nière dé­li­bérée une concur­rence entre les uni­ver­sités. C’est éga­le­ment, dans le pre­mier et le se­cond degré, l’assouplissement, voire la sup­pres­sion, de la carte sco­laire qui conduit aussi à une mise en concur­rence des établissements.

Quels sont les ef­fets de cette mise en concurrence ?

Chris­tian Laval. Elle a des ef­fets consi­dé­rables sur le fonc­tion­ne­ment des sys­tèmes sco­laires. Par­tout où elle a été mise en place, comme en An­gle­terre, en Nouvelle-Zélande ou en­core en Aus­tralie, elle aboutit à une po­la­ri­sa­tion so­ciale et eth­nique des éta­blis­se­ments. Les études com­pa­ra­tives in­ter­na­tio­nales sont, sur ce point, sans am­bi­guïté. C’est donc en toute connais­sance des consé­quences que ces po­li­tiques ont été conduites dans notre pays comme dans d’autres, et qu’elles ont été sou­te­nues aussi bien par la droite que par la gauche so­cia­liste. Une una­ni­mité qui dit bien à quel point la norme néo­li­bé­rale a été im­posée et in­té­rio­risée par tous les gouvernements.

Qui ces po­li­tiques servent-elles ?

Chris­tian Laval. Cette com­pé­ti­tion, bien évi­dem­ment, fa­vo­rise les groupes so­ciaux qui ont des ca­pi­taux cultu­rels, des ré­seaux, bref, les fa­milles les plus riches, celles qui peuvent payer du sou­tien sco­laire ou des écoles qui ré­clament des droits d’inscription très éle­vées. C’est donc un fac­teur sup­plé­men­taire de re­pro­duc­tion so­ciale et cela ex­plique, très lar­ge­ment, pour­quoi les in­éga­lités sco­laires en France, non seule­ment ne se ré­duisent pas mais s’accroissent. Mais ce n’est pas tout. De ma­nière plus gé­né­rale, ces sys­tèmes édu­ca­tifs, régis selon les orien­ta­tions néo­li­bé­rales, doivent rendre des ser­vices aux en­tre­prises en étant di­rec­te­ment soumis aux im­pé­ra­tifs d’employabilité et en cal­quant leur or­ga­ni­sa­tion sur la hié­rar­chie pro­fes­sion­nelle. Ce qui est re­cherché n’est pas tant la dif­fu­sion d’une culture com­mune mais l’organisation du sys­tème sco­laire en fonc­tion des dif­fé­rents seuils d’employabilité re­quis par l’économie elle-même. La nou­velle école ca­pi­ta­liste se struc­ture donc non seule­ment comme un marché mais elle se met éga­le­ment au ser­vice des mar­chés ! Avec pour ob­jectif de pro­duire du ca­pital hu­main di­rec­te­ment uti­li­sable par les en­tre­prises à des ni­veaux de com­pé­tence dif­fé­ren­ciés selon les be­soins en main-d’œuvre.

La lo­gique d’apprentissage par « com­pé­tences », dé­ve­loppée ac­tuel­le­ment dans les écoles, va-t-elle dans ce sens ?

Chris­tian Laval. Tout à fait. La lo­gique des com­pé­tences n’a rien à voir avec des consi­dé­ra­tions pé­da­go­giques re­le­vant d’une phi­lo­so­phie édu­ca­tive plus pro­gres­siste. Ce se­rait un contre-sens de l’analyser comme un élé­ment de dis­pute clas­sique entre « pé­dagos » et en­sei­gnants « tra­di­tion­nels ». Ce sont des ex­perts éco­no­mistes des or­ga­ni­sa­tions in­ter­na­tio­nales ou in­ter­gou­ver­ne­men­tales, comme l’OCDE ou la Com­mis­sion eu­ro­péenne, qui ont dé­fini ces ni­veaux d’employabilité dif­fé­rents, avec un ni­veau mi­nimal qu’on ap­pelle le « socle commun de com­pé­tences clés ». Ce sont donc d’abord des consi­dé­ra­tions éco­no­miques qui dé­ter­minent aujourd’hui les contenus d’enseignement.

Cette école sou­mise au marché est-elle réel­le­ment nouvelle ?

Chris­tian Laval. Lorsque Bour­dieu et Pas­seron écrivent La re­pro­duc­tion au début des an­nées 70, l’école sert bien la re­pro­duc­tion so­ciale mais son fonc­tion­ne­ment in­terne n’est pas en­tiè­re­ment et di­rec­te­ment soumis à une norme so­ciale ca­pi­ta­liste. Aujourd’hui, cette norme pé­nètre jusque dans la classe, dans le geste pro­fes­sionnel et le contenu de l’enseignement. Cette trans­for­ma­tion de l’école se fait de ma­nière très opaque puisque la jus­ti­fi­ca­tion de cette lo­gique de com­pé­tences re­lève, of­fi­ciel­le­ment, de consi­dé­rants pé­da­go­giques. Ce que croient d’ailleurs en­core cer­tains syn­di­cats ou partis politiques.

N’ont-ils pas un peu raison de la croire ?

Chris­tian Laval. L’histoire même de ce socle de com­pé­tences dé­montre quelle lo­gique est à l’œuvre. Le point es­sen­tiel est de bien com­prendre que nous avons pro­gres­si­ve­ment aban­donné les grandes orien­ta­tions dé­mo­cra­tiques du 20e siècle, en par­ti­cu­lier la ré­fé­rence au plan Langevin-Wallon. Ce mou­ve­ment de ré­formes pro­gres­sistes et dé­mo­cra­tiques a été en quelque sorte « re­tourné » et dé­tourné par la ré­forme néo­li­bé­rale. Dans cer­tains pays, comme l’Angleterre, la rup­ture a été tran­chée à l’époque de Mar­garet That­cher. Dans d’autres pays, cette rup­ture est moins nette et cer­tains pensent en­core que par « ré­forme » on doit et on peut en­core en­tendre le pro­lon­ge­ment du grand mou­ve­ment de dé­mo­cra­ti­sa­tion des sys­tèmes édu­ca­tifs qui s’est pro­duit au XXe siècle. Ils n’arrivent pas à com­prendre que der­rière les mêmes mots se cachent des réa­lités op­po­sées. Le mot « ré­forme » ou celui de « com­pé­tence » ont changé de si­gni­fi­ca­tion de­puis vingt ans. Dé­sor­mais, ces termes ap­par­tiennent à des lo­giques qui n’ont plus rien à voir avec le pro­gres­sisme sco­laire, ils par­ti­cipent de l’imposition de la norme néolibérale.

Com­ment analysez-vous les op­po­si­tions, y com­pris au sein de la gauche, au­tour de cette ques­tion du « socle de compétence » ?

Chris­tian Laval. Les op­po­si­tions ac­tuelles entre partis de gauche ou entre syn­di­cats sur la ques­tion du « socle de com­pé­tences » re­lève d’une grande confu­sion. Le pro­blème stra­té­gique d’aujourd’hui est de re­trouver le grand élan de l’école dé­mo­cra­tique qui a été trahi et dé­tourné par la ré­forme néo­li­bé­rale telle qu’elle est promue aujourd’hui par l’OCDE et l’UE. Cette confu­sion est liée, me semble-t-il, à une mé­con­nais­sance du fait qu’à partir des an­nées 80 et 90, la ré­forme néo­li­bé­rale de­vient l’objectif cen­tral de l’Union. Il suffit de lire la lit­té­ra­ture eu­ro­péenne sur la for­ma­tion et l’éducation pour se rendre compte que le projet d’harmonisation sco­laire et uni­ver­si­taire à l’échelle eu­ro­péenne n’a stric­te­ment rien à voir avec ce qu’on en­ten­dait avant par ré­forme dé­mo­cra­tique. Elle n’a d’autre but que de mettre l’école en phase avec le nou­veau capitalisme.

Dès 2000, l’argumentaire de la stra­tégie de Lis­bonne, qui veut faire de l’Europe « l’économie de la connais­sance la plus com­pé­ti­tive du monde », dé­ploie ce pro­gramme de trans­for­ma­tion des sys­tèmes édu­ca­tifs, fai­sant de la connais­sance un fac­teur ex­clu­si­ve­ment éco­no­mique au dé­tri­ment des di­men­sions et mo­ti­va­tions mo­rales, cultu­relles, po­li­tiques de la trans­mis­sion des sa­voirs… Les « com­pé­tences » y sont consi­dérés comme des ha­bi­letés pro­fes­sion­nelles né­go­ciables sur le marché, des « mar­ke­table skills » pour re­prendre la tra­duc­tion an­glaise com­plète qui équi­vaut à nos « com­pé­tences » et non plus des connais­sances re­quises pour com­prendre le monde, penser ce que l’on est et ce que l’on fait. Ces nou­velles orien­ta­tions éco­no­mi­cistes et uti­lia­ristes de l’école at­taquent au plus pro­fond les fon­de­ments hu­ma­nistes sur les­quels sont construits les sys­tèmes édu­ca­tifs eu­ro­péens. Il s’agit là, et je pèse mes mots, d’une vé­ri­table au­to­des­truc­tion de l’héritage eu­ro­péen. Le ca­pi­ta­lisme co­lo­nise l’école par le biais de po­li­tiques pu­bliques qui, au fond, in­tro­duisent dans l’école la norme capitaliste.

Les dé­bats ac­tuels sur l’école vous semblent-ils à la hau­teur des enjeux ?

Chris­tian Laval. Pour ce qui est de l’UMP, rien ne freine plus la droite dans son projet de construc­tion de l’école la plus pu­re­ment ca­pi­ta­liste qui soit. Il s’agit de façon très ou­verte de mettre en place une école concur­ren­tielle, fonc­tion­nant pour l’élite, et qui vise à faire de chaque éta­blis­se­ment une pe­tite en­tre­prise avec à sa tête un « pa­tron » qui aura tout pou­voir sur les en­sei­gnants. C’est en somme un pro­gramme à la fois néo­li­béral et néo­con­ser­va­teur des plus ra­di­caux. Pour ce qui est du pro­gramme des so­cia­listes, ce qui est frap­pant, c’est sa pau­vreté. Il donne l’impression d’une simple ré­pé­ti­tion d’orientations très an­ciennes ti­rées des rap­ports des an­nées 70 ou 80.

C’est un pro­gramme, si on peut l’appeler ainsi, qui ne par­vient pas à saisir le contexte nou­veau dans le­quel nous sommes. Les so­cia­listes se sont in­terdit de com­prendre de­puis trente ans que l’école était sou­mise de plus en plus à une norme néo­li­bé­rale. Lorsqu’ils pro­meuvent l’autonomie des éta­blis­se­ments, ils ne semblent pas du tout com­prendre que cette au­to­nomie peut être prise dans des sens très dif­fé­rents et que, dans le contexte ac­tuel de concur­rence entre éta­blis­se­ments, elle peut avoir des ef­fets ex­trê­me­ment né­ga­tifs sur l’objectif of­fi­ciel que se donne le pro­gramme de lutte contre les in­éga­lités. Il y a là une mé­con­nais­sance, vo­lon­taire ou non, du nou­veau pa­ra­digme mon­dial de l’éducation.

Quelle ré­sis­tance peut-on construire dans cet en­vi­ron­ne­ment do­miné par la norme néolibérale ?

Chris­tian Laval. On est en train d’observer des luttes très in­tenses dans le champ de l’enseignement. C’est de­venu un do­maine hau­te­ment conflic­tuel. La mo­bi­li­sa­tion des élèves, des étu­diants, des pa­rents, des en­sei­gnants, montre que l’école n’est pas hors des com­bats so­ciaux. Au contraire, je di­rais même que l’école est au centre des nou­velles luttes de classes. A l’échelle mon­diale, les luttes contre le néo­li­bé­ra­lisme se fo­ca­lisent très sou­vent sur le do­maine sco­laire et uni­ver­si­taire. De­puis quatre mois, les étu­diants chi­liens com­battent le mo­dèle néo­li­béral qui s’est mis en place de­puis la dic­ta­ture de Pi­no­chet. Non seule­ment, ils luttent contre le mo­dèle de l’école pri­va­tisée et concur­ren­tielle mais ils en­trainent l’ensemble de la so­ciété à com­battre la to­ta­lité du mo­dèle néo­li­bé­rale. D’une cer­taine façon, le ter­rain sco­laire et uni­ver­si­taire, ex­trê­me­ment sen­sible comme on le voit par­tout, peut être le lieu de cris­tal­li­sa­tion d’une op­po­si­tion plus glo­bale aux orien­ta­tions néo­li­bé­rales. Cela se voit au Mexique, en Grèce, au Por­tugal, dans l’ensemble du mou­ve­ment mon­dial des in­di­gnés. On est déjà entré dans une phase de mo­bi­li­sa­tion et de contes­ta­tion qui dé­passe le cadre de l’école.

Dès lors, que reste-il à faire ? On peut constater aujourd’hui l’absence d’un mo­dèle al­ter­natif cré­dible. Il faut donc ré­in­venter l’école dé­mo­cra­tique et com­prendre qu’elle ne pourra se dé­ployer dans le cadre d’une so­ciété aussi in­éga­li­taire où le ca­pi­ta­lisme à im­posé sa loi dans toutes les sphères de l’existence. Nous ne pou­vons pas ré­in­venter l’école dé­mo­cra­tique si nous ne ré­in­ven­tons pas un projet de so­ciété dé­mo­cra­tique. Mais les choses viennent. On voit bien aujourd’hui que la dé­mo­cratie est me­nacée jusque dans son cœur par la lo­gique fi­nan­cière. On ob­serve éga­le­ment l’émergence de pro­cessus ré­vo­lu­tion­naires qui pose la ques­tion de la ré­in­ven­tion d’une so­ciété où la dé­mo­cratie se­rait « réelle ». Ce qui sup­po­se­rait une nou­velle école démocratique.

A quoi de­vrait res­sem­bler cette nou­velle école démocratique ?

Chris­tian Laval. Elle au­rait plu­sieurs di­men­sions. Elle de­vrait s’organiser au­tour de la lutte contre les in­éga­lités sco­laires, la­quelle ne va pas sans une lutte contre les in­éga­lités so­ciales. Elle de­vrait éga­le­ment com­porter une re­fonte des en­sei­gne­ments qui de­vraient avoir pour prin­cipe de donner aux élèves les moyens de la par­ti­ci­pa­tion la plus ac­tive à la vie po­li­tique. Ceci sup­po­se­rait le dé­ploie­ment plus am­bi­tieux d’ ins­tru­ments de com­pré­hen­sion d’un monde de­venu plus com­plexe, ce qui vou­drait dire, par exemple, une place au­tre­ment plus im­por­tante donnée aux sciences so­ciales, à l’histoire, à la phi­lo­so­phie, pour que tous les élèves et les étu­diants puissent mieux com­prendre dans quel monde ils vivent, et quelle orien­ta­tion lui donner. Cela vou­drait dire aussi que la vie dé­mo­cra­tique à l’intérieur du fonc­tion­ne­ment de l’école elle-même soit mieux or­ga­nisée, soit plus ef­fec­tive, ce qui im­plique une rup­ture avec le mode ma­na­gé­rial du règne des pe­tits chefs et des pe­tits pa­trons qui a été mis en place dans le cadre du « nou­veau ma­na­ge­ment pu­blic ». Cela sup­po­se­rait éga­le­ment que la pé­da­gogie s’inspire bien plus de pra­tiques co­opé­ra­tives dans l’organisation de la classe et dans les fa­çons d’apprendre. La syn­thèse de toutes ces di­men­sions pour­rait consti­tuer une sorte de pro­gramme di­rec­te­ment op­po­sable au mo­dèle de la nou­velle école ca­pi­ta­liste et s’intégrer au projet plus global de la « dé­mo­cratie réelle », comme le disent les in­di­gnés du monde entier.

En­tre­tien réa­lisé par Laurent Mouloud (paru dans L’HUmanité, le 28 septembre 2011)

samedi 1 octobre 2011

Elections des représentants des parents d'élèves


Profession de foi

Nous, parents d’élèves fédérés au sein de la FCPE, nous engageons à agir en faveur d’un service public d’Education fondé sur les valeurs de liberté, égalité, fraternité et laïcité ; pour une Ecole qui respecte l’enfant dans sa globalité et forme des citoyens libres et éclairés pour une société plus juste et solidaire. Nous pensons que le principe de gratuité reste fondamental et affirmons que l’enfant est au centre du système éducatif.

Cette année 2011/2012 nous serons particulièrement vigilants sur les questions suivantes :

- Nombre d'élèves par classe.

- L'inscription des enfants de trois ans en maternelle dont la scolarisation est fortement remise en cause.

- Remplacement des enseignants absents.

- Nombre d'adultes encadrants (RASED, AVS (assistante de vie scolaire), ATSEM, etc.).

- Prise en charge des enfants en difficulté et l'accompagnement des enfants handicapés.

- Inscription des enfants à la cantine pour TOUS les parents qui en font la demande et un accès facilité aux services périscolaires (cantine, centre de loisirs, garderie) grâce à un système de paiement plus juste.

- Suivi de la mise en place de la DSP (délégation de service public) pour la restauration scolaire : Quel délégataire? Quel coût pour les familles? Quelle qualité pour la nourriture? Quelle formation pour le personnel encadrant? Quel travaux pour accueillir plus d'enfants?

- Organisation de la vie de nos écoles (rythmes, sorties, fêtes, etc.).

- Mise en oeuvre du dialogue avec les parents d'élèves.

- l’utilisation du fichier Base-Elèves, entré en application dans nos écoles.

Nous serons activement présents au sein de la communauté éducative et de nos écoles. Nous nous tiendrons à la disposition de l'ensemble de la communauté éducative et relaierons la parole de tous les parents d'élèves auprès de nos écoles et des services municipaux ou académiques concernés. Nous assurerons la diffusion de toute l’information par l’intermédiaire de notre tableau d’affichage et de notre blog. Nous nous engageons à agir pour la réussite et l'accompagnement de tous les enfants en partenariat avec l'ensemble des acteurs du système éducatif.

Fcpe.leroycassagne@gmail.com http://fcpeleroycassagne.blogspot.com/

Elections des représentants des parents d'élèves

Chers parents d'élèves,


Les élections des représentants des parents d'élèves auront lieu le 14 octobre 2011.


Ces élections sont un moment important dans la vie démocratique de nos écoles.

Les parents élus siègeront au conseil d'école et représenteront l'ensemble des parents d'élèves.


Le 14 octobre, VOTEZ et faites entendre votre voix.


Vous pourrez voter dans l'école de votre enfant, le 14 octobre de 13h20 à 17h45.


Vous pourrez également voter par correspondance, avant la clôture du scrutin :


1/ en envoyant votre enveloppe avec votre bulletin de vote dans l'enveloppe prévue à cet effet par la poste.

2/ en donnant votre enveloppe avec votre bulletin de vote dans l'enveloppe prévue à cet effet au président du bureau de vote : la directrice de l'école.

3/ en confiant votre enveloppe avec votre bulletin de vote dans l'enveloppe prévue à cet effet à votre enfant qui la remettra à son enseignant qui la remettra à la directrice de l'école.

mardi 27 septembre 2011

Inscrire vos enfants à la cantine

Appel aux parents d'élèves

Cantine scolaire : stop aux décisions illégales !

Depuis la rentrée la FCPE est encore interpellée par des parents d’élèves qui ne peuvent pas inscrire leurs enfants au restaurant scolaire, au motif qu’ils ne peuvent justifier d’un emploi salarié ou ne peuvent produire des documents justificatifs, tels qu’attestations d’employeurs, de Pôle emploi ou de feuilles de paye…
Il n’est plus tolérable que des municipalités continuent d’importuner parents et enfants alors que l’égalité de tous devant les services publics est un droit comme le rappellent tous les jugements des tribunaux administratifs et le conseil d'Etat ! La restauration scolaire doit être accessible à tout enfant dont les parents en font la demande.
Après avoir écrit aux ministres de l’Intérieur pour les écoles primaires et de l’Education nationale pour le secondaire afin qu’ils demandent aux préfets et aux inspecteurs d'académie d’exercer leur contrôle de légalité sur les décisions et les règlements intérieurs, la FCPE encourage les parents d’élèves à refuser ces situations abusives et à contacter ses conseils départementaux pour qu'ils les accompagnent dans leurs démarches.
La FCPE appelle les parlementaires à déposer une proposition de loi pour garantir dans la loi ce droit reconnu par les tribunaux.

Contact presse : Laurence Guillermou, tél. 01 43 57 16 16

http://www.fcpe.asso.fr/index.php/actualites/item/230-appel

Rentrée techniquement ratée en Seine-et-Marne

Conseil départemental des parents d'élèves des écoles publiques en Seine-et-Marne
2 avenue Jean Jaurès – 77380 Combs-la-Ville – Tél : 09 52 18 77 00
E-mail : cdpe77@fcpe77.asso.fr – Site internet : www.fcpe77.asso.fr

Combs-la-Ville, le 17 septembre 2011

Communiqué de presse

« Rentrée techniquement ratée en Seine-et-Marne »

Alors que l'on entend chaque année notre ministre de l’Education nationale se satisfaire
d'une rentrée « techniquement réussie », il est sans doute grand temps de lui ouvrir les yeux sur la réalité du terrain et notamment dans notre département.
Car depuis le début de la rentrée les témoignages se multiplient en Seine-et-Marne sur des
classes surchargées, des seuils dépassés, des enseignants non remplacés, des postes non
pourvus, des élèves invités à s'inscrire dans d'autres établissements que leur établissement de secteur faute de place :
- 33 élèves par classe en maternelle, alors que le seuil maximum est de 30 élèves et au mépris parfois des normes en matière de sécurité,
- 36 élèves dans une classe d'espagnol : les élèves auront donc généreusement le droit à
50 secondes de prise de parole chacun pour pratiquer la langue si l'on souhaite que
l'enseignant puisse faire cours. Sans doute des conditions idéales pour le plan en faveur de
l'apprentissage des langues étrangères souhaité par Monsieur le Ministre,
- un élève sur Montereau invité en Terminale à aller s’inscrire à Meaux. faute de place,
- des collégiens à Othis qui n'ont toujours pas vu leur professeur d'anglais depuis la rentrée faute de remplacement....
Nous arrêtons là la liste à la Prévert. Mais le nombre de témoignages est sans commune
mesure avec celui des années précédentes, et pour la première fois on n’hésite pas à
franchir des seuils d'élèves par classe qui pourtant sont déjà les plus hauts de France.
Oui Monsieur le Ministre, la rentrée en Seine-et-Marne est techniquement ratée.
Faute de moyens alloués par vos services à notre département, les principes fondamentaux
de droit à l'éducation et à la formation, d'obligation faite à l'Etat d'organiser un service public
d'enseignement et d'en assurer la continuité sont bafoués. La loi de 2005 pour l'avenir de l'école et la réussite de tous les élèves n'est pas respectée.
Oui Monsieur le Ministre, la rentrée en Seine-et-Marne est techniquement ratée.
Et vous en êtes coupable et responsable.

Contact : Patrick Ratouchniak – Président FCPE 77
Tél : 06 98 96 37 70
Email : patrick.ratouchniak@fcpe77.asso.fr

samedi 17 septembre 2011

RÉUNION DE RENTRÉE, samedi 24 septembre

Chers parents d'élèves des écoles Gabriel Leroy et Armand Cassagne

Les élections des représentants de parents d'élèves auront lieu le 14 octobre 2011. Elles sont un moment important dans la vie démocratique de nos écoles.

La FCPE, première fédération de parents d'élèves en France, vous invite à un petit déjeuner à l'école Cassagne pour discuter ensemble de l'année écoulée et de celle à venir :

Le samedi 24 septembre 2011 de 10h à 12h à l'école élémentaire A. Cassagne


L’année dernière, les parents d’élèves élus FCPE ont participé à tous les conseils d’école et se sont impliqués sans compter dans la vie de nos écoles. Ils ont soutenu l’équipe éducative dans ses demandes de remplacement des enseignants absents, invité à la vigilance sur les modes de garde périscolaires, agi en faveur d’un système plus juste à la cantine et pour l’accueil périscolaire, etc.

Cette année encore, il est essentiel de rester mobilisés !

L’école change :
• les moyens mis à la disposition des élèves en difficulté diminuent
• la formation des enseignants change
et les plus jeunes d'entre eux ont besoin du soutien de tous.
• le choix d'une DSP pour la cantine a été entériné malgré notre opposition et la mairie examine les réponses des entreprises privées à son appel d'offre. Combien de places? Quel coût pour les familles? Quelle qualité pour les repas?


Venez nombreux pour débattre, échanger, discuter autour de douceurs sucrées et d'un café.

Des jeux sont prévus pour les enfants qui accompagneront leurs parents.

mercredi 7 septembre 2011

SORTIE LIVRE

Éloge de l'éducation lente

de Joan Domènech Francesch

13,50 euros - 128 p.

L’auteur

Joan Domènech Francesch est professeur d’école, licencié en philosophie, militant de mouvements de rénovation pédagogique, formateur ; il est membre du Conseil Scolaire de Catalogne et co-organisateur des Journées annuelles de réflexion des écoles catalanes… Il a publié L’Organisation du temps et de l’espace à l’école (en espagnol), L’Éducation primaire, dilemmes et propositions (en espagnol et en catalan), éditions Graó. Père de deux enfants, il vit “intensément” la question du temps en éducation – familiale et scolaire. Directeur, depuis sa création, d’une école publique de Barcelone, il s’efforce d’appliquer au quotidien, ses idées.

Je n’ai pas le temps… ».

Alors, je passe à la vitesse supérieure… Ce faisant, je m’éloigne du sens profond des choses et je contribue à une société névrosée et impersonnelle.

Plus, plus tôt et plus vite ne sont pas synonymes de meilleur.

L’auteur applique ce principe au champ éducatif – scolaire, familial et personnel : il envisage un temps qui permet notamment de retrouver le sens de la diversité des rythmes d’apprentissage.

L’éducation lente ne signifie pas agir lentement, mais savoir trouver le temps adapté à chacun et à chaque activité. Éduquer lentement, c’est ajuster la vitesse au moment et à la personne.

Faire un éloge de l’éducation lente, c’est faire l’éloge d’un modèle éducatif essentiel pour l’humanisation de la société.

Le temps n’a pas à coloniser notre vie ni celle de l’école ou des familles ; le temps appartient aux enfants, aux parents et aux professeurs.

Pleinement vécu, il est pleinement éducatif.

Je suis plus que partisan de "slow" éducation

Edgar Morin

Je souscris pleinement aux analyses et propositions de Joan Domènech

Hubert Montagner

L’éducation lente, pour que "l'emploi du temps" devienne le vrai choix de chacun

Jean-Louis Servan-Schreiber

L’éducation a besoin d’espaces de décélération

Philippe Meirieu

L’éducation lente est celle des cycles naturels

Pierre Rabhi

Vite !... une éducation lente. Une éducation qui permet de comprendre ce qui s’apprend

Eveline Charmeux

Joan Domènech réhabilite le « temps juste » qui régit l’intelligence des sentiments

Basarab Nicolescu

samedi 2 juillet 2011

Trente-quatre enfants victimes d’une intoxication alimentaire à Mennecy

Menu du jour : melon, steak haché, beignets de pomme de terre, fromage et gâteau au chocolat. Une heure plus tard : maux de ventre, maux de tête et vomissements. Hier après-midi, 34 enfants de l’école la Jeannotte, à Mennecy, ont été victimes d’une intoxication alimentaire. Deux d’entre eux ont été hospitalisés.

C’est une heure après leur repas, celui du second service de midi, que ces élèves ont commencé à se plaindre de douleurs abdominales et de nausées.

Retrouvez la suite sur :

Le Parisien

http://www.leparisien.fr/mennecy-91540/trente-quatre-enfants-victimes-d-une-intoxication-alimentaire-a-mennecy-24-06-2011-1505957.php

Bactérie E Coli

La bactérie E Coli bien connue des élevages intensifs

par Marie-Monique Robin, réalisatrice des films "Le monde selon Monsanto" et "Notre poison quotidien"

Mardi 28 juin 2011

Je m'étais abstenue d'intervenir dans l'affaire de la bactérie E Coli, attendant de connaître les résultats de l'enquête, mais devant la mauvaise foi des commentaires que je lis sur ce Blog, j'ai décidé de sortir de mon silence (prudent). Comme le rappelle cet article du New York Times, qui est, comme chacun sait, un journal activiste radical (!!), la bactérie E Coli est surtout connue pour proliférer dans les élevages intensifson use et abuse d'antibiotiques.

http://www.nytimes.com/2011/06/12/opinion/12kristof.html?_r=2&hp

Dans cet article récent, Nicholas Kristof rappelle que chaque année 325 000 personnes sont hospitalisées aux Etats Unis, en raison d'une maladie liée à l'alimentation et que 5000 en meurent. "La nourriture tue une personne toutes les deux heures", note l'éditorialiste qui souligne le rôle joué par les bactéries, comme E Coli, qui habitent les intestins des animaux et que l'usage délirant d'antibiotiques dans les élevages intensifs a rendu résistantes aux antibiotiques.

Jugez en vous mêmes: d'après un rapport récent de la Food and Drug Administration, 80% des antibiotiques utilisés aux Etats Unis sont administrés bien souvent à titre préventif, aux pauvres poules et cochons , maltraités dans les "élevages hors sols", tandis que le seul Etat de Nord Caroline utilise à lui tout seul autant d'antibiotiques pour ses animaux martyrs que les Etats Unis pour sa population!

Le journaliste explique aussi que l'un des pathogènes les plus virulents générés dans les "usines à viande" est le MRSA (en français le Staphylococcus aureus résistant à la méticilline (SARM), qui prolifère dans les élevages de porcs intensifs.

Il tue plus d'Américains que le sida!

http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=8307

D'après une étude publiée dans Applied and Environmental Microbiology, 70% des porcs industriels en sont affectés.

http://aem.asm.org/cgi/content/abstract/77/2/696

D'après une autre étude, 45% des ouvriers agricoles qui travaillent dans les usines à porc sont porteurs du SARM.

http://www.plosone.org/article/info:doi/10.1371/journal.pone.0004258

Nombreux sont aux Etats Unis, les hommes, femmes et enfants qui meurent, après avoir mangé un hamburger contaminé par les bactéries tueuses des élevages intensifs. L'une des histoires qui avait attiré l'attention sur ce drame terrible concernait le petit Kevin Kowalcyl, décédé à trois ans, les "intestins rongés par la gangrène", après un barbecue estival fatal.

Et comme le note l'éditorialiste du New York Times :

"les végétariens ne sont pas à l'abri. La bactérie E Coli provient des animaux, mais elle peut se répandre dans l'eau utilisée pour arroser les légumes en les contaminant."

Ce qui est sûr en tout cas c'est que l' E coli qui a tué des Allemands s'est apparemment retrouvée sur des pousses de soja cultivé sur une ferme bio, mais que son origine remonte à des animaux. Quels animaux? Quels furent les mécanismes de transfert qui ont permis à la bactérie de passer des animaux aux pousses de soja? La retrouve-t-on dans les nappes phréatiques proches de la ferme incriminée?

Il est curieux que personne ne se soit intéressé à ces questions...

http://robin.blog.arte.tv/category/notre-poison-quotidien/

Formation des enseignants

"Le rapport Grosperrin. ou comment en finir avec l’éducation nationale, de l’école à l’université", Communiqué de Sauvons l’Université ! 1er juillet 2011

vendredi 1er juillet 2011

Au printemps 2008, nous avions été quelques-uns - minoritaires - à pointer le danger, au vu des discours dominants des nouvelles équipes au pouvoir, d’une remise en cause des concours comme forme de recrutement la plus égalitaire et la plus républicaine. Nombre de nos interlocuteurs - collègues, syndicalistes, journalistes, « spécialistes » du monde éducatif - considéraient alors que c’était là une analyse par trop pessimiste et très exagérée, qu’on n’en était pas là et qu’il serait bien difficile à ceux qui nous gouvernent de remettre en cause un des piliers de l’éducation nationale.

Quand la mastérisation de la formation des enseignants a été lancée, nous fûmes un peu plus nombreux à souligner que mettre en concurrence un diplôme et un concours portait inexorablement à vider de tout contenu le premier et à rendre inutile l’existence même du second. Mais beaucoup rétorquèrent alors que la soi-disant augmentation du nombre d’années de formation était en soi une bonne chose. Cette position était nourrie par l’illusion d’une revalorisation générale des traitements des enseignants du primaire et du secondaire puisque – et il fallait être aveugle pour ne pas le comprendre – ce n’était pas le nombre d’années de formation qui augmentait mais bien le nombre d’années de formation non rétribuées, du fait de la suppression de l’année de stage suivant la réussite aux concours. En sus, il était clair que cette réforme allait entraîner immédiatement une faillite de la formation des nouveaux enseignants. Ce qui devait arriver arriva, et l’année 2010-2011 serait à marquer d’une pierre noire dans l’histoire de l’éducation nationale si les années à venir ne s’annonçaient pires.

Car c’est là qu’intervient la mission parlementaire dirigée par le député UMP Jacques Grosperrin qui vient de boucler son rapport. Sa conclusion est d’un cynisme impressionnant : la faillite de cette réforme ridicule de la formation des enseignants, désormais reconnue par ceux-là mêmes qui l’ont imposée brutalement et sans la moindre écoute des critiques fondées qui s’élevaient, est mise au service d’une étape de plus dans la destruction de l’éducation nationale.

En effet, dans un raisonnement où se mêlent absurdité et mauvaise foi – il « omet » sciemment la suppression de l’année de stage postérieure au concours qui « rapporte » à Bercy 16 000 postes par an –, il est affirmé que, puisque les nouveaux Masters mettent en danger la formation correcte des enseignants, il ne reste qu’à supprimer les concours de recrutement ! Au passage, il serait temps selon l’ineffable député UMP de saper toute formation disciplinaire, de concentrer la formation sur une « pédagogie » dont on ne nous dit pas ce qu’elle recouvre, de supprimer les logiques nationales de formation et de faire passer de l’État aux chefs d’établissement les prérogatives de recrutement.

Il ne s’agit pas là d’interprétations sujettes à débat ou de procès d’intention : on trouve très explicitement, parmi les propositions du rapport Grosperrin, qui sera présenté à la commission des Affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale le 6 juillet prochain, et qui a été diffusé le jeudi 30 juin dans une version provisoire, la suppression de l’agrégation externe (proposition 5) ainsi que plus généralement celle des concours de recrutement des enseignants (CAPES, CRPE…, proposition 20). Cette provocation – immanquablement pensée comme un chiffon rouge – ne doit pas masquer par ailleurs la nocivité et le potentiel destructeur des autres propositions. Certaines sont de nature à entraîner d’irrémédiables bouleversements structurels : localisme des recrutements d’enseignants accentuant l’effet « territoires défavorisés » sur une base contractuelle (proposition 13), caporalisation de la formation et des pratiques professionnelles (proposition 17), substitution de « compétences » à des diplômes (propositions 14 et 16), redéfinition de l’organisation de l’Ecole - avec une « école du socle » jusqu’au collège, un ensemble Bac -3 / Bac +3 qui absorbe la licence, et une université ancrée dans la recherche commençant au Master (propositions 5, 11, 19).

Ce rapport est une agression inouïe et d’une gravité extrême contre les fondements même de l’école républicaine et contre l’éducation nationale. Dans un contexte de mise en concurrence généralisée des universités délivrant les diplômes de master enseignement, la fin des concours nationaux au profit d’un recrutement d’enseignants par « des autorités académiques ou des établissements sur la base d’un entretien professionnel », marquerait de fait la fin de l’éducation nationale. On peut comprendre que, par principe, les députés du Parti socialiste aient refusé de voter un texte qui leur avait été soumis très tardivement mais on s’étonnera quand même que la simple lecture rapide des 20 propositions finales n’ait pas suffi à justifier un vote contre sans ambiguïté. On ne peut qu’attendre de tout acteur politique prétendant être de gauche ou avoir l’ambition de défendre la République qu’il s’exprime et s’oppose point par point à de telles propositions.

Détruire l’éducation nationale c’est liquider le pacte républicain, il est atterrant de devoir le rappeler.

Sauvons l’Université ! 1er juillet 2011

http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article4825

dimanche 15 mai 2011

DSP Tribune FCPE Leroy-Cassagne Presse locale

Nous sommes opposés à la DSP pour les cantines !

Nous, FCPE du groupe scolaire Leroy-Cassagne à Melun, voulons apporter un éclairage aux vues de l'éditorial du maire de Melun, monsieur Gérard Millet et de la tribune libre rédigée par Sabine Enjalbert (pour les élus de l'opposition : PS, verts, Modem) parus dans Melun Magazine n°64 daté de avril/mai 2011 (téléchargeable http://www.ville-melun.fr/Accueil/Mairie/Publications-municipales/Melun-Magazine )

Ces textes traitent en grande partie de la délégation de service public (DSP) des restaurants scolaires de la ville de Melun. Ainsi une société privée se verra confier la charge de nourrir les élèves de la ville. Jusqu'à aujourd'hui l'ensemble du service (achat, entretien des locaux, préparation des repas, encadrement...) est géré en régie, donc par les services de la Ville.

Nous sommes opposés à ce projet de DSP et nous l'avons signifié sous différentes formes, dès que nous en avons eu connaissance. Monsieur Millet prétend dans son éditorial que cette « décision est comprise par tous ceux qui veulent dépasser les clivages politiciens ». Rappelons que la FCPE n'est pas une organisation politique, mais une fédération de parents d'élèves.

C'est à ce titre que nous avons interpelé le maire lors du conseil municipal du 10 février 2011 pour lui signifier que le passage en délégation de service public nous inquiétait, et que nous avons exposé à l'élue de l'opposition les arguments contre le passage en DSP, qu'elle a largement repris dans sa tribune libre. Enfin, le 28 mars 2011 au cours d'une réunion publique sur le sujet, nous avons remis en main propre à l'élue chargée du dossier, une pétition signée par près de 150 familles exprimant leur opposition au projet. D'ailleurs, à ce jour, nous regrettons l'absence de réponse de la mairie.

Ni l'un, ni l'autre ne font mention des démarches que nous entreprenons pour préserver la santé de nos enfants. Par nos actions et notre refus de passer en délégation de service public, nous ne nous plaçons pas en opposition politique, nous refusons simplement que la ville fasse des économies sur la santé de nos enfants. Dans son éditorial, le maire explique avec quel courage (répété 7 fois !) son équipe a choisi de passer en DSP, mais oublie d'écrire une seule fois le mot enfant ou élève : c'est dire à quel point ce budget a été conçu en les prenant en considération !

Nous nous opposons à la délégation de service public parce que nous pensons qu'elle aboutira nécessairement à une baisse de qualité nutritionnelle et gustative des repas, qui seront systématiquement préparés entre 2 à 3 jours à l'avance et réchauffés sur place, par exemple les repas du lundi seront cuisinés le vendredi. De plus, la cour des comptes a déjà alerté les collectivités locales de l'insuffisance des contrôles qu'elles exercent sur leurs délégataires. Ces avis et les expériences de DSP de restaurants scolaires mis en place par le passé nous donnent de sérieuses raisons d'appréhender une hausse des prix pour les usagers, ou tout au moins un service de moindre qualité payé au même prix qu'actuellement (ce maintien du coût actuel a été confirmé au cours d'une réunion publique). Enfin, ce projet de DSP apparaît en totale contradiction avec le programme EPODE et l'intérêt que la mairie témoigne, et que nous partageons, pour le développement durable. D'ailleurs ce mode de gestion des restaurants scolaires où les repas sont chaque jour acheminés sur des longues distances est énergivore. A un moment où l'augmentation du prix de l'énergie et le souci de l'environnement nous commandent de développer des politiques plus économes, cette décision paraît totalement anachronique.

Faudra-il que nous expliquions à nos enfants qu'ils ingèrent (le terme semble plus adapté que « mangent ») des aliments en barquettes, sous cellophane, calibrés, aseptisés, réchauffés pour permettre à la ville de fleurir de plus belle chaque année ? Où ferions nous preuve de cynisme déplacé ?

N'hésitez pas à venir consulter nos actions et à nous contacter sur le site http://fcpeleroycassagne.blogspot.com/

Pour le conseil local FCPE groupe scolaire Leroy-Cassagne,

DSP pétition suites

Devant l'absence de réaction de la Mairie suite à notre pétition, nous adressons cette lettre à Mme Constant.

Conseil local FCPE Leroy-Cassagne

fcpe.leroycassagne@gmail.com

Mme Constant

5ème Adjointe au Maire chargée de l'éducation,

de la vie scolaire et universitaire.

Chère Madame Constant,

Lors de la réunion du 28 mars 2011 concernant la délégation de service public des restaurants scolaires, nous avions pris soin de vous transmettre en mains propres une pétition signée par quelques 150 familles melunaises de notre groupe scolaire, exprimant leur opposition à ce projet. Nous lui avions joint le Guide de la restauration collective responsable à l'attention des collectivités et des entreprises, édité par la fondation Nicolas Hulot.

A ce jour, nous sommes sans réponse de votre part.

Avez-vous pris connaissance de ce guide, qui peut être un excellent outil de réflexion dans la mise en œuvre d’une nouvelle organisation de la restauration scolaire de la ville, de la rédaction du cahier des charges au choix du délégataire ?

Par ailleurs, nous aimerions surtout savoir ce que vous comptez faire pour rassurer toutes ces familles, et leur prouver qu'il n'y aura ni baisse des qualités nutritionnelle et gustative des repas, ni hausse de tarifs.

Au nom des signataires de la pétition, nous vous demandons de bien vouloir nous adresser une réponse concrète dans les meilleurs délais, la fin de l’année scolaire approchant.

Nous vous remercions de l'attention que vous porterez à notre demande, laquelle nous semble légitime.

Pour l'association,

Les enfants-préfets de Cassagne (suites)

Suite à la lettre que nous avons adressée à l'équipe enseignante, celle-ci a réécrit son projet des préfets en tenant en partie compte des remarques que nous avions faites. Nous remercions l'équipe enseignante de nous avoir entendus.
Vous pourrez lire ci-dessous leur nouveau projet et notre réaction, toujours réservée.

Conseil local FCPE Leroy/Cassagne MELUN, le 10 mai 2011

77000 MELUN

Ecole élémentaire Cassagne

A l’attention de l’équipe enseignante

Madame la Directrice,

Mesdames et Messieurs les enseignants,

Nous avons lu avec attention le nouveau document sur les préfets que vous avez bien voulu nous faire parvenir. Nous vous remercions d’avoir tenu compte de ce qui nous posait question dans le premier document transmis aux élèves de cycle 3.

Dans cette nouvelle version, nous pouvons lire que les élèves préfets ne prennent aucune décision de sanction, seuls. Vous précisez que ce sont bien les enseignants qui assurent la surveillance de la cour. Vous spécifiez également le cadre dans lequel ce projet se déroule (pour une durée de trois mois, à titre expérimental, les points un à quatre ne concernant que les élèves de cycle 3).

Comme vous, nous pensons que l’école doit former des jeunes citoyens pour construire une société où il est agréable de vivre. Et, nous sommes enthousiastes à l’idée que vous puissiez associer les enfants à la réflexion sur les moyens pour y parvenir.

Pourtant, notre inquiétude demeure. Car votre projet ne laisse aucune place à l’exercice de la réflexivité de la part des enfants et reste principalement axé sur le mode d’attribution des sanctions.

Nous aurions imaginé que la recherche de solutions aux problèmes relevés par les élèves, dans le cadre de la consultation que vous avez organisée, aurait été l’occasion d’aider et renforcer le dialogue entre et avec les enfants. L’occasion pour eux de réfléchir et comprendre le comportement d’autrui.

Par ailleurs, nos craintes, devant ce qui nous semble relever d’un encouragement à la délation, ne sont pas dissipées par ce nouveau document. Et ce, même si vous précisez que l’élève préfet n’est pas privé de récréation, qu’il joue en même temps qu’il tient son rôle et qu’il en réfère à un adulte quand il constate une infraction. Mais il faudra bien, étant donné le rôle que vous lui attribuez, qu’il aille rapporter ce qu’il a vu.

Enfin, le point numéro cinq, concernant les rangs, continue de nous poser question. Certes, il ne s’agit plus d’une sortie payante, mais le principe est le même : les élèves tenteront d’être sages et disciplinés non pas parce qu’ils auront compris la justesse de la règle, mais pour la récompense. En outre, il nous semble dommage pour l’estime et le respect entre élèves qu’une classe tire satisfaction d’avoir été « meilleure » que les autres classes et d’instaurer ainsi une compétition.

Nous espérons, quoiqu’il en soit, que vous tirerez profit de cette expérience pour le bien des enfants et que nos craintes seront démenties. Aussi, nous vous serions grés, au terme des trois mois d’expérimentation, de bien vouloir nous faire part des résultats de votre bilan. Qu’est-ce que le projet des préfets aura changé au quotidien des enfants de votre point de vue comme de celui des enfants ? Aura-t-il satisfait à vos objectifs premiers : former des citoyens et faire de l’enfant un acteur du processus d’apprentissage.

Dans cette attente, soyez assurés, Madame la directrice, Mesdames et Messieurs les enseignants, de tout notre attachement aux valeurs de l’Ecole publique et à ses principes fondateurs.

Le conseil local de la FCPE Leroy/Cassagne




vendredi 22 avril 2011

la FCPE appelle les parents d’élèves à la mobilisation

Suppression de postes à l’Education nationale : la FCPE appelle les parents d’élèves à prendre leurs affaires en main - 18 avril 2011 :

La FCPE appelle tous les parents d’élèves à la mobilisation. C’est de l’Ecole que nous voulons pour nos enfants qu’il s’agit !

C’en est assez ! Les 16 000 suppressions de postes programmées à la rentrée 2011 se traduiront par l’augmentation du nombre d’élèves par classe dans les écoles, les collèges et les lycées, par des fusions d’écoles, des fermetures de classes et encore plus de problèmes de remplacement à venir… C’est à la qualité de l’enseignement et à l’accès de tous les élèves au service public d’éducation que s’attaque le gouvernement !
Partout, il y aura moins d’adultes dans les écoles et établissements scolaires alors que les effectifs augmentent.
C’est avec indignation que les parents d’élèves, dans tous les départements, accueillent les propositions de carte scolaire. Beaucoup ont d’ores et déjà décidé de se mobiliser. Dans l’Aude, dans le Doubs, en Midi-Pyrénées, dans le Nord-Pas de Calais, dans le Rhône, le Calvados et ailleurs, les parents agissent pour qu’à la rentrée 2011, l’Ecole de la République puisse accueillir tous les enfants.
La FCPE appelle tous les parents d’élèves à la mobilisation. C’est de l’Ecole que nous voulons pour nos enfants qu’il s’agit !
La FCPE lance une pétition nationale sur son site internet : petition.fcpe.asso.fr pour demander l’arrêt des suppressions de postes et la tenue, sans délai, au Parlement, d’un collectif budgétaire pour augmenter le budget de l’Education nationale.
Elle appelle en outre les parents à installer dans tous les établissements scolaires, des banderoles pour relayer ce message ainsi qu’à organiser partout le 20 mai des « nuits des écoles » avec des débats publics sur l’avenir de l’Ecole.
Il appartient aux parlementaires de décider quelles sont les priorités de la République : pour ou contre son Ecole publique ?

A consulter sur le site de la FCPE nationale

lundi 11 avril 2011

Les préfets de Cassagne


Conseil local FCPE Leroy-Cassagne

8 rue Augereau

77000 Melun


Melun, le 30 mars 2011

Madame la directrice

Mesdames et Messieurs les enseignants

Ecole élémentaire Armand Cassagne

Place Chapu

77000 Melun

Lettre recommandée + AR


Madame la directrice,

Mesdames et Messieurs les enseignants,

Nous avons entendu la présentation que vous avez faite du projet « le rôle des préfets » lors du conseil d’école du 22 mars 2011. Nous avons lu avec attention le document « Apprendre à être citoyen au quotidien » que vous avez bien voulu nous transmettre à l’issue du conseil d’école et la formulation de sa mise en acte auprès des enfants « le rôle des préfets » (nous joignons ces deux documents au présent courrier).

Nous continuons à demander le retrait de ce projet en l’état et pour les raisons que nous vous exposons ci-après.

Vous écrivez : « Nous avons choisi de nommer des préfets pour que les enfants ne fassent plus de bêtises dans la cour de récréation », « (le chef préfet) se déplace dans la cour avec le carnet des sanctions », « (le préfet « ballon ») surveille le terrain », « (le préfet « toilettes vertes ») oblige à sortir les élèves qui sont passés aux toilettes et intervient auprès du chef préfet si certains jouent avec l’eau ou le papier toilettes », « (les 3 préfets « vivre ensemble ») font respecter le règlement (ils empêchent les incivilités (…) et toutes sortes de violence) ».

Nous pensons que des enfants en élémentaire n’ont pas à être dépositaires d’une autorité qu’ils ne peuvent en aucun cas assumer étant donné leur âge.

Pour ce qui concerne l’attribution des sanctions, vous écrivez : « Nous avons décidé que le chef préfet pouvait distribuer des croix aux élèves ne respectant pas les règles », nous nous interrogeons sur les critères à partir desquels ces enfants vont pouvoir juger l’attitude de leurs pairs.

Plus loin, vous notez que le chef préfet distribuera des coupons à coller dans le livret de correspondance qui sera à faire signer aux parents. Les croix donnant automatiquement lieu à une sanction prédéterminée en fonction de leur nombre. Cette proposition nous apparaît en contradiction avec ce que par ailleurs vous écrivez dans le document « apprendre à être citoyen au quotidien » : « Les enseignants restent les seuls référents pour solutionner les conflits ».

En outre, il apparaît que ni l’enfant puni, ni l’enfant préfet n’auront l’occasion d’expliquer leurs actes. Dans ces conditions, comment l’enfant puni pourra se défendre d’une décision qu’il n’aura pas forcément comprise et l’enfant préfet, motiver la décision qu’il aura prise.

Par ailleurs, ce projet « le rôle des préfets » pose des questions fondamentales de principes. Nous craignons qu’il encourage des comportements autoritaires et arbitraires de la part des enfants et les incite à la délation. Ce qui génèrerait immanquablement entre eux des dissensions et risquerait de leur apprendre à se suspecter. Nous pensons que, si ceci advenait, les enfants auraient été confrontés à un tout autre apprentissage que celui développé par le projet académique dans son axe trois qui dit que « les simples gestes et attitudes du quotidien contribuent à entretenir des relations sociales apaisées. »

D’autre part, le système du meilleur rang, nous semble mettre davantage l’accent sur la récompense et le prestige ou la reconnaissance qui va avec, que sur le sens que cela peut avoir de respecter une règle parce qu’elle est juste et qu’elle permet que nous vivions harmonieusement les uns avec les autres.

Au regard de ce qui précède, on peut donc s’interroger sur la finalité de la sortie scolaire « gagnée » : à quel projet pédagogique sera-t-elle rattachée et avec quel argent sera-t-elle financée ?

En vous adressant cette lettre nous formons l’espoir que nos arguments seront entendus et notre démarche comprise. Nous tenons à préserver cette relation famille école essentielle au bon fonctionnement de l’institution et importante pour nos enfants. Notre intervention est circonscrite. Elle ne concerne que ce projet des « préfets » qui nous a valu, plusieurs fois, d’être interrogés par des parents inquiets. En aucun cas, il ne s’agit pour nous de remettre en question le travail que, par ailleurs, vous effectuez avec nos enfants.

Dans l’attente d’une réponse de votre part, nous vous prions d’agréer, Madame la directrice, Mesdames et Messieurs les enseignants, l’expression de nos sentiments les meilleurs.


Pour le conseil local FCPE Leroy-Cassagne



Copie à :

- Mme l’inspectrice de circonscription de Melun sud

- M. Wylleman DDEN

- Conseil Départemental des Parents d'Elèves de Seine et Marne (CDPE77) qui regroupe les associations de parents d'élèves fédérées à la FCPE.