La phrase du moment

Article 26.2 de la Déclaration universelle des droits de l'homme :

L'éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et au renforcement du respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Elle doit favoriser la compréhension, la tolérance et l'amitié entre toutes les nations et tous les groupes raciaux ou religieux, ainsi que le développement des activités des Nations Unies pour le maintien de la paix.

L'éducation est un droit fondamental ; Préservons le!

Parents, n'hésitez pas à nous contacter par courriel : FCPE.LeroyCassagne@gmail.com
Nous représentons l'ensemble des parents d'élèves au conseil d'école, vos remarques et suggestions sont précieuses.

lundi 11 avril 2011

Les préfets de Cassagne


Conseil local FCPE Leroy-Cassagne

8 rue Augereau

77000 Melun


Melun, le 30 mars 2011

Madame la directrice

Mesdames et Messieurs les enseignants

Ecole élémentaire Armand Cassagne

Place Chapu

77000 Melun

Lettre recommandée + AR


Madame la directrice,

Mesdames et Messieurs les enseignants,

Nous avons entendu la présentation que vous avez faite du projet « le rôle des préfets » lors du conseil d’école du 22 mars 2011. Nous avons lu avec attention le document « Apprendre à être citoyen au quotidien » que vous avez bien voulu nous transmettre à l’issue du conseil d’école et la formulation de sa mise en acte auprès des enfants « le rôle des préfets » (nous joignons ces deux documents au présent courrier).

Nous continuons à demander le retrait de ce projet en l’état et pour les raisons que nous vous exposons ci-après.

Vous écrivez : « Nous avons choisi de nommer des préfets pour que les enfants ne fassent plus de bêtises dans la cour de récréation », « (le chef préfet) se déplace dans la cour avec le carnet des sanctions », « (le préfet « ballon ») surveille le terrain », « (le préfet « toilettes vertes ») oblige à sortir les élèves qui sont passés aux toilettes et intervient auprès du chef préfet si certains jouent avec l’eau ou le papier toilettes », « (les 3 préfets « vivre ensemble ») font respecter le règlement (ils empêchent les incivilités (…) et toutes sortes de violence) ».

Nous pensons que des enfants en élémentaire n’ont pas à être dépositaires d’une autorité qu’ils ne peuvent en aucun cas assumer étant donné leur âge.

Pour ce qui concerne l’attribution des sanctions, vous écrivez : « Nous avons décidé que le chef préfet pouvait distribuer des croix aux élèves ne respectant pas les règles », nous nous interrogeons sur les critères à partir desquels ces enfants vont pouvoir juger l’attitude de leurs pairs.

Plus loin, vous notez que le chef préfet distribuera des coupons à coller dans le livret de correspondance qui sera à faire signer aux parents. Les croix donnant automatiquement lieu à une sanction prédéterminée en fonction de leur nombre. Cette proposition nous apparaît en contradiction avec ce que par ailleurs vous écrivez dans le document « apprendre à être citoyen au quotidien » : « Les enseignants restent les seuls référents pour solutionner les conflits ».

En outre, il apparaît que ni l’enfant puni, ni l’enfant préfet n’auront l’occasion d’expliquer leurs actes. Dans ces conditions, comment l’enfant puni pourra se défendre d’une décision qu’il n’aura pas forcément comprise et l’enfant préfet, motiver la décision qu’il aura prise.

Par ailleurs, ce projet « le rôle des préfets » pose des questions fondamentales de principes. Nous craignons qu’il encourage des comportements autoritaires et arbitraires de la part des enfants et les incite à la délation. Ce qui génèrerait immanquablement entre eux des dissensions et risquerait de leur apprendre à se suspecter. Nous pensons que, si ceci advenait, les enfants auraient été confrontés à un tout autre apprentissage que celui développé par le projet académique dans son axe trois qui dit que « les simples gestes et attitudes du quotidien contribuent à entretenir des relations sociales apaisées. »

D’autre part, le système du meilleur rang, nous semble mettre davantage l’accent sur la récompense et le prestige ou la reconnaissance qui va avec, que sur le sens que cela peut avoir de respecter une règle parce qu’elle est juste et qu’elle permet que nous vivions harmonieusement les uns avec les autres.

Au regard de ce qui précède, on peut donc s’interroger sur la finalité de la sortie scolaire « gagnée » : à quel projet pédagogique sera-t-elle rattachée et avec quel argent sera-t-elle financée ?

En vous adressant cette lettre nous formons l’espoir que nos arguments seront entendus et notre démarche comprise. Nous tenons à préserver cette relation famille école essentielle au bon fonctionnement de l’institution et importante pour nos enfants. Notre intervention est circonscrite. Elle ne concerne que ce projet des « préfets » qui nous a valu, plusieurs fois, d’être interrogés par des parents inquiets. En aucun cas, il ne s’agit pour nous de remettre en question le travail que, par ailleurs, vous effectuez avec nos enfants.

Dans l’attente d’une réponse de votre part, nous vous prions d’agréer, Madame la directrice, Mesdames et Messieurs les enseignants, l’expression de nos sentiments les meilleurs.


Pour le conseil local FCPE Leroy-Cassagne



Copie à :

- Mme l’inspectrice de circonscription de Melun sud

- M. Wylleman DDEN

- Conseil Départemental des Parents d'Elèves de Seine et Marne (CDPE77) qui regroupe les associations de parents d'élèves fédérées à la FCPE.