Faire bouger les pouvoirs publics
Vice-président de l’association, Fabrice Micouraud milite depuis une dizaine d’années pour faire bouger les pouvoirs publics, sans succès: «Ils n’ont pas répondu à nos demandes. Ils mettent dans la même balance l’économie d’une poignée de personnes et la santé de toute une population», explique-t-il à 20minutes.fr. Car à Allassac, de nombreuses personnes sont victimes de pathologies qui peuvent être liées aux pesticides: «Beaucoup de gens dans notre association sont malades, regrette Fabrice Micouraud. Aujourd’hui, plus personne ne peut nier l’impact des pesticides sur la santé».
Faute de volonté politique et sous «une loi de l’omerta» persistante dans le monde agricole au sujet des pesticides, la seule manière de créer un «électrochoc» était de porter plainte contre les agriculteurs. Ce procès, l’association Allassac-ONGF ne le fait pas «contre des personnes mais contre des pratiques»: «Il a été établi que des pulvérisations avaient été faites avec un vent de plus de 75km/h», explique Fabrice Micouraud, or la loi interdit les pulvérisations de pesticides lorsque la force du vent est supérieure à trois sur l’échelle de Beaufort (plus de 20km/h).
Une démarche qui fait boule de neige
Pour Fabrice Micouraud, «peu importe qu’il y ait une condamnation», ce sont les procédures à venir qui seront les plus importantes: «Notre démarche fait boule de neige. Nous recevons de plus en plus de témoignages sur ce type d’infractions et il y aura des plaintes pour mise en danger des riverains, des ouvriers agricoles et surtout des consommateurs».
Mais ce ne sont pas les agriculteurs que l’association veut mettre au pied du mur: «La plupart d’entre eux sont conscients du problème et certains aimeraient sortir de ce système mais ils ne peuvent pas en l’absence de volonté des instances dirigeantes.» Comprendre les coopératives agricoles et les exigences de rentabilité des filières: «Le problème est arrivé avec la Golden, qui est très fragile et nécessite beaucoup de traitements, mais a un rendement plus élevé que les 150 espèces de pommes qui existent dans la région», révèle Fabrice Micouraud.